« Est-ce que papa est fier de moi ? »

Absolument toute sa vie avait fini par se résumer à ça. Cette petite fille qui à six ans c'était retrouvée avec un seul père, les larmes aux yeux à regarder le corps sans vie étendu sur les draps blanc. Elle avait pourtant sourit jusqu'à son dernier souffle, un sourire fragile mais tellement.. Rayonnant ? Elle lui avait promis. Elle lui avait promis que sur ses derniers instant elle lui offrirait son plus beau sourire. Qu'elle vivrait pour lui, et pour Hideki. Et lorsqu'elle avait vu ses paupières se fermer, son regard une dernière fois se déposer sur elle.. Lorsque le bruit mécanique d'une machine lui indiqua qu'il n'était plus de ce monde sa commissure retomba. Ses grand yeux remplis des larmes qu'elle n'avait pu verser, et les bras de son second père autour d'elle. Elle avait pleurée oui, toutes les larmes de son corps en criant de toutes ses forces contre son torse. Il n'était plus là. Tant de fois ou elle avait demandée pourquoi les choses sont ainsi, pourquoi les personnes que vous aimez finissent par vous quitter. Car à ce moment là vous ne pouvez plus sourire. Vous doutez même jusqu'à l'envie de vivre. Et une idée c'était formée dans sa tête : De la haut, il avait promis qu'il la verrait. Qu'elle ne serait jamais seule.. Et ce qu'elle désirait le plus ou monde c'était que Jiro soit fier d'elle lorsqu'il la regardait. Elle se souvenait des histoires qu'il lui avait raconté.. Des histoires l'ayant aidée à dormir de nombreuses fois. Une d'entre elle lui faisait regarder les nuages par moment, lorsque le ciel bleu en était couvert. Il lui avait fait les aimer, car à chaque fois qu'elle s'y penchait.. Elle s'imaginait quelque chose pour se réconforter. Pour se donner la force d'affronter l'avenir, elle serrait entre ses petites mains une boite à musique qu'il lui avait offerte. Un pendentif.. Versant une douce mélodie.

« J'y suis presque, papa. J'en suis certaine ! »

Son espérance ? Qu'un jour l'un d'entre eux dessine la forme de l'archet d'un violon. Il ne lui avait jamais dit qu'un jour elle verrait ça il est vrai, mais elle se souvenait des contes qu'elle lui demandait d'inventer pour elle. Celui-ci.. Elle s'en était nourrie et inconsciemment elle avait imaginée ça. Que le jour ou il serait véritablement honorée par sa fille, le ciel dessinerait ça. Et elle avait tout fait pour que ce jour arrive. Jusqu'à ses notes scolaire, la vie de famille qu'elle avait continuée à partager avec Hideki. Jiro, - son père biologique -, lui avait demandé quoi qu'il arrive de s'occuper d'elle, et d'en prendre soin. Oui jusque là la petite avait eu deux hommes pour veiller sur elle, et elle les avait toujours considéré tous les deux comme ses vrais parents. Elle les aimaient, les chérissaient.. De tout son coeur. Sauf qu'un jour, deux années plus tard.. Tout changea pour Kita.

C'était une soirée pluvieuse, elle adossée au bord de sa fenêtre à regarder les gouttes de pluie glisser sur le parapluie de bien des personnes qu'elle ne connaîtrait jamais. Pourquoi n'aimaient-ils pas la pluie ? Elle, elle raffolait de ça. De cette eau s'abattant sur ses épaules lorsqu'elle sortait dehors par se temps, et qu'elle s'exclamait en agitant les bras dans tous les sens en dansant dessous. Hideki n'était jamais content quand elle faisait ça, il disait qu'elle risquait d'attraper froid.. Ca la faisait bien sourire la jeune fille oui qui caressait les oreilles d'un petit renard. Une peluche bien entendu.. Une de ses fameuses nombreuses boules de poils synthétique. Mais ce qui captiva l'attention de la fillette fut un bruit dans la cuisine, puis deux voix masculines au rez de chaussé. Il lui avait dit qu'il reviendrait assez tard.

« Papa ! Papa ? Il faut que je te montre quelque chose ! »

Kit' attrapant la partition qu'elle avait apprise, prenant entre ses doigts son violon alors qu'elle sortait à toute allure de sa chambre. Elle courrait, descendaient deux à deux les marches et.. D'une allure précipitée arriva au salon. Mais ce qu'elle vit sous ses yeux.. Elle ne le comprit qu'après quelques secondes. Hideki embrassant un homme, tenant sa main dans la sienne comme il le faisait avec son autre papa. Et ses sourcils se froncèrent, l'instrument entre ses doigts tombant alors que les larmes remontaient à ses yeux. Ce jour là, elle avait fuguée sous les yeux de son second père. Elle s'était exclamée de tout son être : « Je te hais ! » d'un cri transperçant de la douleur qu'elle avait ressentie à ce moment là avant de s'enfuir. Elle avait courue sous la pluie à en sentir son coeur battre la chamade. A ses yeux, il avait abandonné Jiro tout comme elle. Et elle n'avait jamais pu l'accepter, allant jusqu'à passer cette fameuse nuit dehors, dans un parking.

Mais hélas, ce ne fut la dernière ou elle sortait de sa chambre pour s'en aller. Ou elle s'évadait de cette maison pour ne pas devoir supporter sa présence, de lui et ce type. Parfois elle ne revenait réellement pas, d'autre fois la police la ramenait alors qu'elle était entrain de se débattre en hurlant qu'on la laisse. Elle passait ses journées dans un centre équestre pour l'éviter, pour retrouver ce poney qui l'aidait à s'échapper de sa vie : Muffin. Même jusqu'à maintenant, elle n'obéissait plus à personne en se contentant de faire ce que bon lui semble. Il en était ainsi, la demoiselle n'en avait que faire des réprimandes. Ce n'était guère un manque de maturité, mais son coeur blessé qui ne s'était remis. Elle pensait que c'était ce qu'il fallait qu'elle fasse de plus, que Jiro n'aurait aimé qu'il l'éloigne de leur vie tout comme elle. Et elle n'avait cessée de vouloir se montrer parfaite pour lui. Que ce soit par le violon, l'équitation.. Ses notes qui ne chutaient jamais. Ou encore cette façon d'aller une fois par semaine sur sa tombe en lui racontant sa semaine. Elle attendait toujours, et elle attendrait toujours ce signe pour savoir qu'il est fier d'elle. Cela était, et resterait son but dans la vie.

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